Les informations contradictoires
Le manque d'information
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Le manque d’information
Le rôle des professionnels de santé
Les sites d’informations sur la vaccination
Communiquer avec un patient hésitant
Le manque d’information
Le manque d’information est un frein régulièrement cité par les patients hésitants : manque d’information sur la vaccination en général, sur les composants des vaccins, sur les risques de la vaccination, mais aussi des doutes sur la fiabilité de l’information ou sur l’apport d’une information sélective de la part des médecins ou du gouvernement.[7]
La revue systématique de Armes et al., publiée en 2017, examine le ressenti des parents à propos de la communication sur la vaccination de leurs enfants : [3]
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Le manque d'informations, par rapport à ce qu'ils en attendaient, provoque des inquiétudes ou des regrets pour les décisions de vaccination ;
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Les parents souhaitent une information équilibrée sur les avantages et les préjudices de la vaccination, exposée simplement et adaptée à leur situation ;
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Ils souhaitent trouver l'information à plusieurs endroits (écoles, pharmacies, bibliothèques, etc.) et avant la consultation pour se faire vacciner ;
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Les professionnels de santé jouent un rôle important pour leur décision : une communication trop faible et une relation altérée constituent un frein ;
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Les parents évoquent des difficultés à trouver des sources fiables et impartiales.
Le rôle des professionnels de santé
Les professionnels de santé sont la première source d'informations pour les patients concernant les vaccins. Selon le baromètre Santé 2016 : 81.3% des parents déclarent s’informer auprès d’un médecin pour obtenir des informations sur les vaccinations. C’est également la source d’information envers laquelle ils ont le plus confiance : 95.3% déclarent faire tout à fait ou plutôt confiance aux informations apportées par celui-ci.[6]
Ces résultats sont confirmés par la revue systématique de Damyanthi et al., publiée en 2014, mettant en évidence, d’après les 10 études incluses, que les professionnels de santé sont la principale source d’information et également la source la plus fiable. De plus, les parents citant les professionnels de santé comme source d’informations vaccinent davantage leurs enfants que les parents ayant une autre source d’information.[4]
L’impact de la recommandation d’un vaccin par un profession de santé
Selon la revue systématique de Smith et al., publiée en 2017, la recommandation d'un vaccin aux parents par les professionnels de santé a un impact positif sur la vaccination de leur enfant.[1] A contrario, l'absence de recommandation ou le fait de déconseiller un vaccin, influence significativement sur la non vaccination. Ce résultat est confirmé par la revue systématique de Williams et al., publiée en 2014, qui retrouve un lien statistiquement significatif entre la recommandation du vaccin par le professionnel de santé et la vaccination de l'adolescent (p<0.03).[2]
La revue narrative de Kestenbaum et al., publiée en 2015, explique également que la recommandation d'un médecin est souvent citée comme la raison pour laquelle les parents choisissent de vacciner leur enfant. Cela nécessite que le médecin ait confiance en la sécurité et l'efficacité du vaccin, mais aussi, qu'il ait la capacité de répondre aux questions des patients. Pour cela, il doit disposer de ressources fiables et à jour, qu'il peut également partager avec le patient.[5]
Voir l’article sur la communication avec un patient hésitant
Les sites d’information sur la vaccination
A visée professionnelle
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Professionnels vaccination info service : http://professionnels.vaccination-info-service.fr/
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Santé publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/
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Ministère des solidarités et de la santé : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/vaccination/calendrier-vaccinal
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MesVaccins.net : https://www.mesvaccins.net/
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ANSM - Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé : https://ansm.sante.fr/Produits-de-sante/Vaccins
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GreenBook - Information for public health professionals on immunization : https://www.gov.uk/government/collections/immunisation-against-infectious-disease-the-green-book#the-green-book
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CDC - Centers for Disease Control and Prevention : https://www.cdc.gov/vaccines/hcp/index.html
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OMS - Relevé épidémiologique hebdomadaire : http://www.who.int/wer/fr/
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OMS - Comité Consultatif pour la Sécurité Vaccinale (GACVS) : https://www.who.int/teams/regulation-prequalification/regulation-and-safety/pharmacovigilance/vaccine-safety-net/vsn-members/global-advisory-committee-on-vaccine-safety
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Avis et rapports du HCSP : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapports?Annee=&Langue=&Type=a&MC0=416&MC1=416+&MC2=
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ECDC - European Center for Disease prevention and Control : http://ecdc.europa.eu/en/immunisation-vaccines/childhood-vaccination/faq
A visée éducative pour les patients
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Vaccination info service : http://vaccination-info-service.fr/
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Infovac-France : https://www.infovac.fr/l-hesitation-vaccinale
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Institut Pasteur : https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies
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Ministère des Affaires Sociales et de la Santé : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/vaccination/
-
Assurance maladie : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaccination
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CDC - Centers for Disease Control and Prevention : https://www.cdc.gov/vaccines/index.html
-
Le site de l’OMS : https://www.who.int/fr/health-topics/vaccines-and-immunization#tab=tab_1
Communiquer avec un patient hésitant
Voir l’article sur la communication avec un patient hésitant
Sources
Revues systématiques
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Smith LE, Amlôt R, Weinman J, Yiend J, Rubin GJ. A systematic review of factors affecting vaccine uptake in young children. Vaccine. 27 2017;35(45):6059 69. Prisma ●●●○ ; Amstar ●●○
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Williams SE. What are the factors that contribute to parental vaccine-hesitancy and what can we do about it? Hum Vaccin Immunother. 2014;10(9):2584 96. Prisma ●●○○ ; Amstar ●○○
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Ames HM, Glenton C, Lewin S. Parents’ and informal caregivers’ views and experiences of communication about routine childhood vaccination: a synthesis of qualitative evidence. Cochrane Database Syst Rev. 07 2017;2:CD011787. Prisma ●●●○ ; Amstar ●●●
-
Aidalina M, Damyanthi K. Sources of information and their impact on parents’ vaccination decisions : a systematic review. International Journal of Public Health and Clinical Sciences. 15 nov 2014;1(2):121‑31. (Prisma ●●○○; Amstar ●○○)
Revues narratives
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Kestenbaum LA, Feemster KA. Identifying and addressing vaccine hesitancy. Pediatr Ann. avr 2015;44(4):e71-75.
Littérature grise
-
Baromètre santé 2016 [Internet]. [cité 21 janv 2019]. Disponible sur: http://inpes.santepubliquefrance.fr/Barometres/barometre-sante-2016/index.asp
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MAHE isabelle, Dr Bismuth, Dr Attard. Les freins à la vaccination : revue systématique de la littérature. 2014;66
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Les informations contradictoires
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Internet, les réseaux sociaux et la vaccination
Le rôle d’internet dans la production et la diffusion de l’information
La fiabilité de l’information sur internet
Les mouvements anti-vaccination sur Internet
L’impact négatif d’Internet sur les patients et la vaccination
Les médias et la vaccination
La fiabilité des informations
L’impact des médias sur la vaccination
Le rôle de l’entourage
Les individus font désormais face à des informations multiples sur la vaccination. Ces informations émanent de sources diverses (internet, professionnels de santé, amis, famille, médias...) et peuvent être contradictoires ou inexactes, ce qui peut accentuer l’hésitation à se faire vacciner.[4][17]
Internet, les réseaux sociaux et la vaccination
En France, en 2016, la principale source d’information sur la vaccination est le médecin (81.3%). Toutefois, plus d’un tiers (37.4%) des parents déclarent effectuer des recherches sur internet à ce sujet, et 11.7% s’informent uniquement sur internet.[18] L’analyse des données de Google montre que 330 000 recherches ont été effectuées en moyenne chaque mois concernant la vaccination en France entre 2012 et 2014.[12]
Le rôle d’internet dans la production et la diffusion de l’information
La revue narrative de Wawrzuta et al., publiée en juin 2021 évalue le contenu anti-vaccin disponible sur internet. Les anti-vaccins créent un contenu qui suscite plus de réactions positives (j'aime, partages, retweets) sur les réseaux sociaux (particulièrement Youtube et Instagram) que les messages pro vaccin. Afin de décourager, les messages diffusés décrivent les vaccins comme nocifs, soulignent leurs effets secondaires en omettant de parler de l'efficacité de la protection qu'ils offrent. Les autorités de santé publique doivent surveiller en permanence les réseaux sociaux afin de limiter au maximum cette diffusion d’information erronée, facile d’accès. En effet, le nombre élevé de likes et de partages de contenu anti-vaccin présente le danger que les utilisateurs ordinaires trouvent ces informations plus facilement et les considèrent comme plus fiables que les messages pro-vaccins. [9]
La revue systématique de Suarez et al., publiée en janvier 2021 a pour objectif d’identifier les principaux sujets de désinformation sur la santé sur différentes plateformes de médias sociaux. Au total, 69 études ont été incluses. 22 études soit 32% portaient sur les vaccins. Les résultats retrouvent un taux élevé de désinformation au sujet des vaccins (43 %), et ce notamment au sujet du vaccin contre le virus du papillome humain. [7]
La revue systématique de Sánchez et al., publiée en juillet 2020 a pour objectif d'analyser les informations des mouvements anti-vaccin publiées sur les réseaux sociaux YouTube, Twitter et Facebook. Les résultats sont les suivants : [8]
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A propos du réseau twitter : une étude indique qu'environ 12% des sites Web avec du contenu sur les vaccins partagés sur Twitter ont une faible crédibilité. Les messages anti-vaccin sont diffusés sous forme d’histoires personnelles abordant le plus souvent les risques et composants des vaccins. Néanmoins, les tweets et les utilisateurs pro-vaccins sont plus présents sur Twitter que les tweets et les utilisateurs anti-vaccin.
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A propos du réseau Facebook : Des groupe « pro-science » tentent de diffuser des informations sur les vaccins qui seraient cachées au grand public. En termes d'interaction, les commentaires en faveur de la vaccination reçoivent plus de "j'aime" que ceux contre. Comme sur Twitter, les utilisateurs d'antivaccins ont basé leurs publications et commentaires sur des histoires personnelles.
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A propos de YouTube : les vidéos les plus regardées sur les vaccins concernent des histoires personnelles qui ont eu plus de vues que les vidéos des agences de santé.
Les auteurs concluent que Twitter semble être le réseau social le plus utilisé par le mouvement anti-vaccin. Les groupes anti-vaccins utilisent les réseaux sociaux pour diffuser des informations sur la santé, créant leur propre contenu sans aucune preuve pour confondre les utilisateurs qui accèdent à leurs pages. Pour ce faire, ils utilisent la plupart du temps des histoires présumées d'enfants ayant subi des effets secondaires pour émouvoir les lecteurs afin de les convaincre de l’effet néfaste de la vaccination.
Selon les données de la revue narrative de Stahl et al.(2016), le Web et les réseaux sociaux produisaient plus de 48.000 contenus liés à la vaccination chaque mois en 2015, et probablement bien plus si l’on tenait compte des contenus privés, discussions etc.[9] Le passage du Web dit 1.0 au Web 2.0 joue un rôle essentiel : alors que le Web 1.0 était contrôlé par un fournisseur précis, le Web 2.0 permet désormais à tous les utilisateurs de communiquer et de créer de l’information.[13] De ce fait, les informations relatives à la vaccination ont changé avec internet [12] :
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N’importe quel internaute peut produire ou partager des informations à un large éventail de lecteurs ;
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Les contenus sur les forums et réseaux sociaux sont plus subjectifs et émotionnels ;
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L’information se diffuse extrêmement vite grâce à la possibilité de “partage”, de “retweet”, en temps réel et à grande échelle.
Les moteurs de recherche orientent les internautes
L’influence de Google© peut être considérable et ce pour deux raisons :
- Google suggère des mots-clés aux internautes, ce qui peut inciter à rechercher des problématiques sur lesquelles les individus n’auraient pas été informés.[12]
- Google oriente l’individu vers certains contenus, car les résultats affichés en premier sont plus susceptibles d’être consultés.[12] Or une étude américaine de 2009 a montré que lorsque les termes anglais “vaccination”, “vaccine” ou “immunization” sont recherchés dans Google©, environ un quart des 10 premiers résultats de chaque recherche étaient des sites anti-vaccins.[16]
Internet favorise les rumeurs et les polémiques
Les informations émises sur internet ne sont pas contrôlées, peuvent être anonymes et se diffusent très rapidement. Les idées reçues peuvent donc proliférer librement. L'algorithme de Google n’est pas régi par des considérations de santé publique, mais sur le nombre de clics. Les internautes, plus facilement attirés par les informations inquiétantes (exemple : “vaccin et autisme”), vont donc davantage cliquer dessus. Google peut donc, par son algorithme, amplifier une rumeur ou la maintenir en vie.[12]
Les contenus négatifs sur la vaccination sont nombreux sur Internet
D’une part, un individu va davantage publier son expérience si celle-ci a été négative (inquiétude, effet secondaire réel ou perçu comme tel). Ils ont généralement peu de raison de poster des messages quand tout s’est bien passé. Par ailleurs, il est plus facile de signaler un risque présumé de la vaccination que de promouvoir ses avantages qui nécessite d’avoir accès à des informations scientifiques plus difficiles à comprendre. Enfin, Internet est le fief des lobbyistes anti-vaccinaux qui l’utilisent activement pour diffuser leurs messages.[12]
Fiabilité de l’information sur internet
La fiabilité de l’information sur internet pose des problèmes car de nombreux sites contiennent des informations erronées ou inexactes, comme le témoignent les revues ci-dessous.
La revue systématique de Eysenbach et al., publiée en 2002, analyse les études qui évaluent la qualité des informations sur la santé disponibles sur Internet (World Wide Web). 79 études ont été incluses, fournissant 408 rapports d’évaluation sur 5941 sites web de santé et 1329 pages web. 86 critères de qualité différents ont été utilisés, les plus fréquent étant l’exactitude de l’information, l’exhaustivité, la lisibilité (complexité des phrases), le design du site et de la mise en page et la transparence (auteur, références, mise à jour…).[6]
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Sur les 79 études incluses, 55 études (soit 70%) ont conclu à un problème de qualité des informations de santé diffusées sur Internet. Seulement 7 études (soit 9%) ont conclu que l’information était de qualité.
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Cependant, les études concluant en faveur d’une information de qualité étaient statistiquement de moins bonne qualité que les autres études.
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Le taux de sites web jugés “inexacts” varient de 15.4% (dans les études n’ayant pas rapporté les critères d’évaluation ou ayant utilisé leur opinion personnelle) à 38.3% (lorsque les critères proviennent de recommandations cliniques).
Cependant, les auteurs concluent que les méthodes d’évaluation, les critères de qualité et les conclusions tirées varient considérablement et qu’il est nécessaire de mettre en place des critères de qualité communs et validés.
La revue narrative de Patel et al., publiée en 2014, étudie les informations disponibles sur le web concernant la vaccination HPV. De nombreux sites ont des informations inexactes et incomplètes. Une étude montre qu’un tiers des sites ne mentionnent pas que le papillomavirus est une infection sexuellement transmissible, qu’un quart ne mentionne pas le lien avec le cancer du col. Une autre étude révèle que 86% des articles d’actualité sur le web diffusaient des informations inexactes sur l’efficacité du vaccin.[14]
Selon la revue narrative de Betsch et al., publiée en 2011, l’exactitude des informations concernant la prévention des maladies infectieuses sur Internet est très variable.[16] Une étude révèle que la recherche “nettoyage des mains” au cours de la pandémie en 2009 a conduit aux recommandations de l’OMS dans 75 à 80% des cas. En revanche, une autre analyse montre que seulement 51% des informations trouvées concernant la relation entre le vaccin ROR et l’autisme est juste. Par ailleurs, une étude réalisée en 2008 sur le contenu d’un forum pour bébé en Allemagne a révélé que seulement 19% des messages contenaient des informations scientifiques, contre 68% de contenu personnel et émotionnel.
Les mouvements anti-vaccination sur Internet
Une présence importante
Selon les études rapportées par les revues narratives d’Amicizia et al., Hussain et al., Tafuri et al., Betsch : [10][13][15][16]
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Globalement, moins les termes de la recherche internet sont précis, plus la probabilité de trouver un site “anti-vaccin” est grande. De plus, ce sont les sujets ayant le moins de connaissances sur la vaccination qui ont des termes de recherche moins précis ce qui les conduit à davantage de contenus anti-vaccins. Une étude réalisée en 2009 aux Etats-Unis révèle que lorsque les termes anglais “vaccination”, “vaccine” et “immunization” sont recherchés sur Google, 24% des 10 premiers sites proposés pour chaque terme étaient des sites anti-vaccins. Pour le terme “vaccination” seul, le taux monte à 71%.
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Les réseaux sociaux (comme Facebook©) hébergent des centaines de groupes anti-vaccins.
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Les réseaux internet permettent le partage de messages anti-vaccin :
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Une étude sur les internautes canadiens a permis de suivre le partage d’informations sur les vaccins anti-grippaux sur les réseaux sociaux (Facebook©, Twitter©, Youtube© et Digg©) : 60% contenaient des informations anti-vaccination.
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Le site Web de partage de vidéos le plus populaire (Youtube©) contient un pourcentage considérable de vidéos négatives (30%) ou contradictoire (20%) sur la vaccination. Ces vidéos ont des taux de visionnage plus élevés que celles pro-vaccin.
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Une analyse des blogs de Myspace sur la vaccination HPV a révélé que 43% d’entre-eux la présentaient de manière négative, citant pour sources des organismes anti-vaccins et des données erronées.
Les principaux thèmes et messages diffusés
Les principaux messages diffusés par les sites anti-vaccinaux sont les suivants : [10][13][15][16]
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La vaccination cause la maladie ;
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Les vaccins sont inefficaces ;
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L’immunité vaccinale est temporaire ;
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Les vaccins sont dangereux et toxiques, ils peuvent causer des décès ;
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Les vaccins sont contre nature, et une immunité “naturelle” est préférable ;
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Les agences de santé, les institutions gouvernementales sont sujet au lobby des laboratoires, ou que toutes sont impliquées dans des complots.
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Un mode de vie sain, l’hygiène personnelle et l’alimentation arrêtent les maladies ;
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Les maladies ont déjà commencé à disparaître avant l’utilisation des vaccins ;
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La multiplicité des vaccins surcharge ou affaiblissent le système immunitaire ;
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Propose des conseils pour éviter de réaliser les vaccinations légalement.
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Proposition de traitements supérieurs à la vaccination, comme l’homéopathie.
Les techniques de communication utilisées
Leurs techniques de communication sont également bien identifiées : [11][13][15][16]
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Utilisation d’un récit narratif avec une forte composante émotionnelle (ex: histoire d’un enfant handicapé ou décédé suite au vaccin..) plutôt qu’un discours scientifique (plus complexe). En effet, la composante personnelle et émotionnelle agit sur les émotions des lecteurs et les incite davantage à se sentir menacés. Cette menace modifie leur perception du risque et donc leur intention de vaccination.
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Utilisation d’images angoissantes ou menaçantes
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Utilisation d’hyperliens menant à d’autres sites anti-vaccinaux
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Diffusion d’une information incomplète, sélection des informations.
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Ne pas se positionner comme “anti-vaccins”, mais plutôt “pour des vaccins sûrs”.
L'impact négatif d’Internet sur les patients et la vaccination
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, Internet et les réseaux sociaux peuvent impacter négativement l’adhésion à la vaccination. C’est notamment par la modification de la perception du risque (risque de la maladie faible, risque du vaccin important) que le comportement des internautes vis-à-vis de la vaccination peut être influencé.[16]
Selon les données de l’enquête “Baromètre Santé” de 2016, un lien significatif existe entre le fait de consulter internet et une pratique vaccinale minorée. Concernant par exemple le vaccin ROR en 2016 : 94.4% des parents qui s’informent uniquement auprès d’un médecin déclarent que tous leurs enfants de 1 à 15 ans ont reçu la vaccination ROR, contre 84.6% parmi ceux qui se renseignent exclusivement sur internet (p<0.001).[18]
C’est également ce que retrouve la revue systématique de Damyanthi et al., publiée en 2014.[4] Les parents ayant tendance à considérer davantage les sources d’information autres que les professionnels de santé (internet, médias, famille, amis) sont ceux les moins enclins à la vaccination. De plus, les auteurs concluent que les messages anti-vaccination (plus fréquents sur internet) et les informations trompeuses affectent le processus de prise de décision des parents.
D’autres études incluses dans les revues narratives d’Amicizia et al., Hussain et al et Betsch constatent également l’impact négatif possible d’internet sur la vaccination : [10][15][16]
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La navigation sur des sites anti-vaccins peut modifier les comportements :
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Une étude en ligne (2008 en Allemagne) a montré que naviguer sur un site anti-vaccin pendant 5 à 10 minutes augmente la perception du risque du vaccin et diminue la perception du risque de ne pas se faire vacciner et de la maladie, par rapport à un site contrôle institutionnel. L’étude révèle que l’acceptation de la vaccination chez les parents a considérablement diminué.
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Une seconde étude a été réalisée 5 mois après afin d’évaluer l’effet à long terme de la consultation de ces sites anti-vaccins. Celle-ci a montré que l’inquiétude suscitée envers les vaccins persistaient encore à 5 mois. Les participants confrontés aux sites anti-vaccins ont recherché à plusieurs reprises des informations sur les vaccins (discussions avec le pédiatre, recherche Internet complémentaires) et le taux de vaccination de leurs enfants était plus faible.
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Repérer les informations inexactes n’est pas toujours facile :
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Une étude a évalué la capacité des utilisateurs Internet à détecter la véracité des informations en ligne sur la vaccination. 59% des étudiants participants ont estimé que les sites qu’on leur a présentés étaient tout à fait exacts, alors que seulement 18 sur les 40 sites l’étaient vraiment. Les 22 autres n’étaient pas fondé sur des preuves scientifiques et soutenaient leur dangerosité. Ainsi, 53% des participants ont quitté l’exercice avec des idées fausses sur les vaccins.
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De plus, les informations négatives reçoivent plus d’attention et sont perçues plus crédibles que les informations positives.[19]
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Il est donc nécessaire que les professionnels de santé apportent une information fiable et compréhensible pour le patient afin de corriger les informations erronées.[4]
Les médias et la vaccination
Les données obtenues par le système de surveillance des médias montrent qu’en France, la proportion de messages négatifs sur les vaccins est particulièrement élevée : la France est concernée 154 fois sur 4900 messages négatifs à travers le monde, contre seulement 45 fois sur 9157 messages neutres ou positifs.[12]
La fiabilité des informations
Selon la revue systématique de Eysenbach et al., publiée en 2002, la qualité des sites web doit être interprétée dans le contexte plus large des informations contenues dans les autres médias.[6] En effet, selon les auteurs, les études évaluant l’information dans les médias traditionnels font aussi souvent état de fortes prévalences d’informations inexactes ou incomplètes. Une étude précédant cette revue a constaté que 70% des informations sur la santé diffusées à la télévision étaient inexactes, trompeuses ou les deux. Une autre étude a constaté que 55% des articles de presse gratuits, 28,9% des magazines consacrés au mode de vie, 29,9% des magazines d’intérêt général, 17,5% des magazines de santé et 14,1% des journaux ont fourni des informations inexactes. Enfin une étude sur les conseils donnés dans les journaux révèle que 50% sont jugés inexactes dont 58% potentiellement dangereux.
L’impact des médias sur la vaccination
Même si de nombreux travaux scientifiques ont infirmé les liens de causalité entre les vaccins et diverses maladies, les rumeurs et polémiques, relayées et amplifiées par les médias alimentent les doutes et créent un climat anxiogène sur la vaccination.[20] Le meilleur exemple est celui du vaccin ROR, accusé à tort de provoquer l’autisme en Grande-Bretagne. En 1998, le Dr Wakefield présentait en conférence de presse les résultats de son étude publiée dans The Lancet, selon laquelle le vaccin ROR était à l’origine de troubles autistiques chez l’enfant. Les médias ont rapidement relayé l’information sans analyse critique. S’en est suivie une chute de la couverture vaccinale ROR en Grande-Bretagne et une augmentation des cas de rougeole. Malgré la démonstration que ces résultats étaient falsifiés, la rétractation de l’article et la radiation du Dr Wakefield en 2010, et une importante campagne de promotion de la vaccination, la couverture vaccinale en 2016 n’avait toujours pas retrouvé son niveau de 1998. La polémique persiste encore sur les réseaux sociaux. [20]
Par ailleurs, la revue systématique de Smith et al., publiée en 2017, analyse les facteurs influençant la vaccination des jeunes enfants.[3] 64 études ont été incluses. L’influence des informations diffusées par les médias était associée soit à l’acceptation soit au refus de se faire vacciner selon les études. Dans 4 études, certains parents ont déclaré avoir refusé la vaccination suite à une information négative relayée par les médias. Cependant, aucune étude n’a évalué l’influence des médias sur la couverture vaccinale.
Le rôle de l’entourage
La famille et les amis sont amenés à conseiller ou non la vaccination par leur connaissance ou expérience personnelle. Selon le baromètre santé 2016, les proches constituent la 3e source d’informations sur la vaccination pour 19.2% des Français.[18] Les personnes âgées (grands parents) appartiennent à une génération qui a été témoin de la forte prévalence de maladies et de la mortalité infantile, et ont eu tendance à bien accueillir la vaccination lorsqu’elle a été recommandée. Leur expérience et conseils pourraient aider à lutter contre l’hésitation vaccinale. [2]
La revue systématique de Karthigesu et al., publiée en 2018, étudie l’influence des grands parents sur la décision des parents de vacciner leurs enfants. 6 articles ont été inclus, mais aucun n’avait pour objectif principal d’évaluer l’influence des grands-parents.[2] Si les études ne permettent pas de prouver statistiquement une influence, toutes montrent que les traditions, croyances et comportements des grands-parents concernant la vaccination peuvent influencer la vaccination des nourrissons. Dans les sociétés où les grands-parents sont fortement impliqués dans la vie de leurs petits-enfants (pays en développement), ils ont tendance à superviser les vaccinations.
La revue systématique de Kan et al., publiée en 2018, étudie l’ensemble des facteurs exerçant une influence sur la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées.[1] 36 articles ont été inclus. Parmi les nombreux facteurs impliqués (perception du risque de la maladie, croyances, obstacles financiers ou pratiques, connaissance du patient etc.), la recommandation de la part de la famille ou des amis est évoquée dans 3 études. Deux études montrent que les conseils ou encouragements de la part de la famille exercent une influence positive. Deux autres étudient l’influence des amis : l’une ne retrouve pas d’impact et l’autre un impact négatif de leurs conseils (a entravé la volonté de se faire vacciner). Les auteurs suggèrent que les membres de la famille devraient donc être également inclus dans les interventions de promotion de la vaccination.
La revue systématique de Smith et al., publiée en 2017, analyse les facteurs influençant la vaccination des jeunes enfants.[3] 64 études ont été incluses. 3 études ont étudié si l’absence de recommandation du vaccin par la famille ou les amis influence négativement la vaccination, et 2 se sont avérées significatives. Une étude rapporte que certains parents déclarent avoir vacciné leurs enfants car leurs amis et la famille avaient fait de même, et à l’inverse ne pas avoir vacciné leurs enfants car d’autres parents ne l’avaient pas fait.
La revue de Yaqub et al., publiée en 2014, analyse les raisons qui motivent ou freinent les patients vis-à-vis des vaccins. Cette revue inclut une revue systématique, réalisée de 2009 à 2012, comprenant 38 études.[5] Parmi les raisons ayant motivé la vaccination, le conseil issu d’un ami, d’un membre de la famille ou d’un collègue est citée dans 5 études, ce qui en fait le 3e facteur le plus cité à travers les 24 études incluses étudiant la population générale.
Sources
Revues systématiques
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Kan T, Zhang J. Factors influencing seasonal influenza vaccination behaviour among elderly people: a systematic review. Public Health. 1 mars 2018;156:67‑78. (Prisma ●●●○; Amstar ●●○)
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Karthigesu SP, Chisholm JS, Coall DA. Do grandparents influence parents’ decision to vaccinate their children? A systematic review. Vaccine. 26 nov 2018;36(49):7456‑62. (Prisma ●●○○; Amstar ●●○)
-
Smith LE, Amlôt R, Weinman J, Yiend J, Rubin GJ. A systematic review of factors affecting vaccine uptake in young children. Vaccine. 27 2017;35(45):6059‑69. (Prisma ●●●○ ; Amstar ●●○)
-
Damyanthi Km, Aidalina M . Sources of information and their impact on parents’ vaccination decisions : a systematic review. International Journal of Public Health and Clinical Sciences. 15 nov 2014;1(2):121‑31. (Prisma ●●○○; Amstar ●○○)
-
Yaqub O, Castle-Clarke S, Sevdalis N, Chataway J. Attitudes to vaccination: a critical review. Soc Sci Med. juill 2014;112:1‑11. (Prisma ●●○○; Amstar ●○○)
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Eysenbach G, Powell J, Kuss O, Sa E-R. Empirical studies assessing the quality of health information for consumers on the world wide web: a systematic review. JAMA. 22 mai 2002;287(20):2691‑700. (Prisma ●●●○; Amstar ●●○)
-
Suarez-Lledo V, Alvarez-Galvez J. Prevalence of Health Misinformation on Social Media: Systematic Review. J Med Internet Res. 20 janv 2021;23(1):e17187. (Prisma ●●●○; Amstar ●●○)
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Ortiz-Sánchez E, Velando-Soriano A, Pradas-Hernández L, Vargas-Román K, Gómez-Urquiza JL, Cañadas-De la Fuente GA, et al. Analysis of the Anti-Vaccine Movement in Social Networks: A Systematic Review. Int J Environ Res Public Health. 27 juill 2020;17(15):E5394. (Prisma ●●●○; Amstar ●●○)
Revues narratives
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Wawrzuta D, Jaworski M, Gotlib J, Panczyk M. Characteristics of Antivaccine Messages on Social Media: Systematic Review. J Med Internet Res. 4 juin 2021;23(6):e24564.
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Hussain A, Ali S, Ahmed M, Hussain S. The Anti-vaccination Movement: A Regression in Modern Medicine. Cureus. 3 juill 2018;10(7):e2919
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Littérature grise
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Baromètre santé 2016 [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/barometres-de-sante-publique-france/barometre-sante-2016
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Vaccination and trust: How concerns arise and the role of communication in mitigating crises. :50.
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06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf
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Lutter contre la désinformation
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Utiliser Internet pour communiquer sur la vaccination
Interagir avec un patient chercheur d’informations sur Internet
Apprendre aux patients à reconnaître une information fiable sur internet
Connaître les critères pour évaluer la fiabilité de l’information
Savoir évaluer la qualité d’un site internet sur la santé
Apprendre à faire une recherche de qualité
Si les médias et les réseaux sociaux participent souvent fortement à la diffusion et à l’amplification du phénomène d’hésitation vaccinale, ils peuvent également être utiles pour diffuser une information basée sur les données de la science et entrer en “guerre d’influence” avec les informations erronées.
Utiliser internet pour communiquer sur la vaccination
Plusieurs avantages peuvent être tirés grâce à Internet : [1]
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Favoriser les connaissances :
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Internet peut fournir des informations fiables permettant de mieux informer les patients sur leur santé, de les aider à faire des choix éclairés et de participer à la prise de décision partagée avec leur médecin (car les parties possèdent les connaissances).
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Avoir une utilisation plus efficace du temps de la consultation (donner des informations approfondies car les informations de bases ont été acquises).
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Internet peut compléter les informations données par le médecin après la consultation.
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Atteindre des populations spécifiques :
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Les adolescents, les plus actifs sur les nouvelles technologies, peuvent être l’objet d’interventions de santé publique via le Web 2.0.[3]
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Internet a la capacité de surmonter les obstacles socio-démographiques et culturels par son accès universel. Il pourrait ainsi être un moyen de réduire les disparités concernant l’information et la santé entre les différentes classes sociales.
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Internet sert également de moyen d’information et d’éducation auprès des professionnels de santé (manuels, revues, cours en ligne, services d’alertes, formation médicale continue…).
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Repérer de nouveaux freins : Explorer les réseaux sociaux, les wiki (exemple Wikipedia ©), les blogs peut être un moyen de repérer les freins à la vaccination.
Ainsi, les professionnels de santé devraient être davantage impliqués dans les différentes ressources (blog, wiki, réseau sociaux) et contribuer à l’élaboration des contenus.
Plusieurs essais de communications ont ainsi eu lieu ces dernières années : [5]
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Le site “vaccin-info-service.fr”, mis en place par Santé Publique France, à destination des patients.
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L’utilisation de Twitter© par les autorités de santé : lors de la dernière pandémie grippale H1N1 en 2009, les autorités sanitaires nord-américaines ont pris des mesures pour mettre à jour les informations sur les vaccins et les centres de vaccin et diffuser les alertes du gouvernement via Twitter©. Lors de la semaine européenne de la vaccination en 2012, l’OMS Europe a organisé une discussion en ligne sur Twitter©. [3]
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Sur Youtube©, l’analyse des vidéos liées au HPV a révélé un pourcentage élevé de clips positifs sur la vaccination : 75% après analyse de 146 vidéos, ce qui est prometteur. Cependant, une autre étude de 172 vidéos Youtube sur le vaccin HPV retrouve de son côté une majorité de vidéos négatives (52%).[2]
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Le CDC a lancé un jeu en ligne appelé “Flu-Ville” dans lequel les joueurs doivent protéger les personnes contre la propagation rapide de la grippe en vaccinant les résidents et en promouvant les mesures d’hygiène.
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Un grand nombre de programmes de prévention de santé en ligne, auprès des adolescents, ont été mis en œuvre avec succès (Exemple : prévention de l’obésité, du tabagisme, de la consommation excessive d’alcool et de cannabis).[3]
Une étude citée par la revue narrative de Patel et al., publiée en 2014, constate que l’utilisation d’internet par les parents pour rechercher des informations sur le vaccin anti-HPV est associée à une meilleure connaissance du virus, de ses risques et de la sécurité du vaccin pour leur fille. Internet peut donc aussi impacter positivement.[2]
Cependant, des progrès restent à faire afin d’avoir une présence plus forte, plus continue et plus réactive sur les réseaux sociaux. De plus, pour garantir une confiance envers la vaccination, l’information fournie devra rester fiable, transparente, basée sur des preuves scientifiques avérées et facilement accessibles.[5] En effet, une communication Internet basée sur la peur (ex : risque en cas de non-vaccination) à l’instar de celle utilisée par les anti-vaccins ne seraient pas toujours bénéfiques. Une des alternatives serait de montrer en quoi les affirmations des anti-vaccins sont fausses. [4]
Interagir avec un patient chercheur actif d’informations sur Internet
La revue narrative de Wald et al. propose un guide à destination du professionnel de santé sur les pratiques à faire ou ne pas faire lors de la rencontre avec un patient qui a recherché activement des informations médicales sur le Web :[1]
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Accepter et discuter des informations recueillies pour améliorer le partenariat avec le patient et renforcer l’alliance thérapeutique.
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Considérer ce patient comme un patient motivé et intéressé par sa propre santé et cherchant désormais les conseils d’un médecin.
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Éviter une relation conflictuelle : il faut éviter une attitude dédaigneuse, montrer de l'intérêt pour les informations présentées et expliquer ces choix.
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Insister clairement auprès du patient sur l’importance de sélectionner l’information médicale sur le Web et de fournir des lignes directrices pour évaluer cette information. (Voir ci-dessous)
-
Encourager l’utilisation d’informations Web fiables et leur fournir des sites internet de qualité.
Apprendre aux patients à reconnaître une information fiable sur Internet
La HAS propose également quelques conseils simples aux patients qui recherche des informations médicales : [9]
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Multiplier les sources ;
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Comparer les informations ;
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Ne pas écouter seulement un avis ;
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Se poser au moins 3 questions : Qui a écrit le contenu du site ? Quelles sont ses compétences ? Quelles sont ses motivations ?
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Être vigilant : Ne pas se fier aux sites qui se considèrent comme seuls détenteurs de la vérité, ne pas acheter de médicament sur internet sans l’avis du médecin traitant etc.
La HAS a établi en ce sens deux documents à disposition des internautes :
Le site vaccination-info-service, propose quelques conseils, destinés à tout public, afin de vérifier la fiabilité des informations. L’article complet est disponible à l’adresse suivante : https://vaccination-info-service.fr/Questions-frequentes/Questions-pratiques/S-informer
Enfin, proposer l’utilisation du site https://sante.fr/ : il s’agit d’un nouveau moteur de recherche du service public sur l’information en santé. Il permet d’orienter l’individu vers des informations fiables et de qualité, agrégées des différents sites Internet des institutions publiques et/ou scientifiques.
Connaître les critères pour évaluer la fiabilité de l’information en tant que PDS
En tant que professionnel de santé, il est important de connaître les critères de fiabilité des informations médicales avant de recommander un site Internet.
De nombreuses recommandations existent pour aider les utilisateurs du Web à juger de la qualité de l’information (“Web site evaluation criteria”, “Judge : Web sites for health” etc.). Les principaux points importants nécessaires à connaître sont les suivants : [1][6][7][8]
Rechercher la présence d’un label. Il correspond au respect d’un certain nombre de codes de conduites des sites médicaux. Il en existe plusieurs parmi lesquels on retrouve : [2][7]
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HONcode : c’est le label de qualité le plus connu, élaboré par le fondation “Health On the Net” (organisation non gouvernementale ayant un statut de consultation des Nations Unies);
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Autres : Medcertain / medcircle (projet financé par l’union européenne), l’URAC (label nord-américain), WMA (label hispanophone) et TRUSTe (certifie la confidentialité des informations personnelles).
Evaluer la source d’information :
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Rechercher qui est l’émetteur du site : s’agit-t-il d’un organisme reconnu, d’une association d’utilité publique, ou d’un particulier / organisme commercial / association dédiée à une cause personnelle ? (Un organisme gouvernemental contient .gov dans son adresse, un établissement d’enseignement contient .edu, une organisation professionnelle (société scientifique ou de recherche) sera identifié .org.)
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Rechercher qui s’exprime sur le site : nom de l’auteur, titre, spécialité (médecin, pédiatre, infectiologue…), lieu de travail, conflit d’intérêts de l’auteur, présence d’un contrôle par un comité éditorial.
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Les auteurs peuvent-ils être contactés pour des questions ?
Évaluer le fond de l’information :
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L’objectif du site est-t-il l’éducation ou la vente de documents / produits ? (Les sites officiels de santé informent gratuitement).
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D’où vient l’information ? Rechercher si la bibliographie est détaillée et accessible, rechercher si les auteurs sont bien nommés et clairement étiquetés en tant que professionnels de santé ou non.
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Comment est fondée l’information ? (Opinion VS preuves ou études scientifiques)
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Le site soutient-il une cause personnelle ou un groupe particulier ? Certains particuliers ou associations peuvent publier des opinions qui ne sont pas fondées scientifiquement.
Évaluer la présentation de l’information :
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Les auteurs utilisent-t-ils du sensationnel ou des positions extrêmes ?
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Le ton employé est-t-il rassurant ou inquiétant ?
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Quels sont les supports visuels utilisés ? Y a-t-il des photos qui font particulièrement peur, ou les illustrations sont-elles pédagogiques ?
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S’agit-t-il de personnes qui témoignent de leur expérience personnelle ? (Même si c'est toujours intéressant, ne remplace pas les études scientifiques).
Rechercher la source de financement : présence de publicité sur le site, nom des financeurs.
Rechercher la date : l’information doit être datée et régulièrement actualisée.
Évaluer la facilité d’accès du site : Faut-il s'enregistrer pour utiliser le site ? La navigation est-elle facile ? L’organisation des informations est-elle logique ?
Savoir évaluer la qualité d’un site internet sur la santé
La HAS a établi en 2007 une revue de la littérature des outils d’évaluation des sites e-santé et de la qualité de l’information de santé diffusée sur internet. Il en existe plus de 50, mais très peu sont validés.[7] Parmi eux, certains ont pour but d’évaluer la qualité d’un site internet et de lui attribuer une cotation. Ils sont donc destinés aux internautes, étudiants et professionnels de santé. Parmi ces outils, on retrouve le Net Scoring, la grille d’analyse des sites Web, l’outils Discern, le Discern 5 étoiles, le code éthique français etc. La plupart ont des caractéristiques communes.
Le Net Scoring a été réalisé par Centrale Santé, en France. Il a servi de base à la réalisation de ce site “VaccinClic”. Les critères sont nombreux et répartis en 8 catégories principales : [7]
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La crédibilité : l'institution source, les auteurs, le financement, les conflits d’intérêt, la qualité de la langue etc.
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Le contenu : exactitude, citations des sources originales, organisation logique etc.
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Les liens : vérification de l’opérationnalité des hyper liens, architecture, contenu etc.
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Le design : design du site, lisibilité du texte et des images, qualité de l’impression ;
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L’interactivité : commentaires possibles, forum, tchat etc.
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Les aspects quantitatifs : nombre de de visiteurs, nombre de documents visualisés etc.
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Les aspects déontologiques : secret médical ;
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L’accessibilité : adresse intuitive du site, accessible dans les moteurs de recherche etc.
Apprendre à EFFECTUER une recherche de qualité
Il est conseillé de préférer des mots spécifiques au langage médical, afin d’obtenir une recherche plus efficace.[10] En effet, il a été démontré que la saisie de termes plus complexes et spécifiques sur les vaccins génère moins de sites anti-vaccination. Pour exemple, la saisie en anglais du mot “vaccination” a généré 60% des sites anti-vaccins, alors que le terme “immunization” n’en a fait apparaître que 2%.[3]
Il est également intéressant d’utiliser des outils de recherche du domaine biomédical : agences de santé (AFSSAPS, HAS, Santé Publique France etc.), universités, catalogue (CISMeF, MedlinePlus), bibliothèques médicales, bases de données bibliographiques de références (pubmed, orphanet, BDSP).[10]
Sources
Revues systématiques
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Wald HS, Dube CE, Anthony DC. Untangling the Web--the impact of Internet use on health care and the physician-patient relationship. Patient Educ Couns. nov 2007;68(3):218‑24. (Prisma ●○○○; Amstar ●○○)
Revues narratives
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Patel PR, Berenson AB. The internet’s role in HPV vaccine education. Hum Vaccin Immunother. 2014;10(5):1166‑70.
-
Amicizia D, Domnich A, Gasparini R, Bragazzi NL, Lai PL, Panatto D. An overview of current and potential use of information and communication technologies for immunization promotion among adolescents. Hum Vaccin Immunother. déc 2013;9(12):2634‑42.
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Betsch C. Innovationsn communication: the Internet and the psychology of vaccination decisions. Euro Surveill. 28 avr 2011;16(17).
Littérature grise
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06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf
-
S’informer [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://vaccination-info-service.fr/Questions-frequentes/Questions-pratiques/S-informer
-
evaluation_qualite_site_sante_internet.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/evaluation_qualite_site_sante_internet.pdf
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HON-depliant-patient_fr.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.hon.ch/Global/doc/HON-depliant-patient_fr.pdf
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Haute Autorité de Santé - Patients : votre navigation sur les sites Internet en santé [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/portail/jcms/r_1504895/en/patients-votre-navigation-sur-les-sites-internet-en-sante
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recherche_informations_medicales_internet.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/recherche_informations_medicales_internet.pdf
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L'hésitation vaccinale
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Le processus de décision des patients
L’hésitation vaccinale
Définition
Un phénomène grandissant
Les polémiques et leurs impacts
Bien qu’il soit établi que la vaccination permette d’éviter, selon les estimations de l’OMS, 2 à 3 millions de décès par an (ce qui en fait un des investissements les plus rentables dans le domaine de la santé), certains individus hésitent voire s’opposent à certains vaccins ou à la vaccination en général. Ce phénomène est d’ailleurs grandissant depuis les deux dernières décennies. [2][5]
Le processus de décision des patients
Les facteurs liés au patient
De nombreux facteurs interviennent sur la prise de décision des patients concernant la vaccination : [3][6]
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Les principaux sont les facteurs liés à la perception du patient sur le risque de la maladie (probabilité, sévérité), l’efficacité du vaccin et de ses effets indésirables. Plus il perçoit la maladie comme grave et fréquente, plus il a de chance de se faire vacciner. C’est l’inverse s’il perçoit la vaccination comme très à risque.
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D’autres facteurs vont constituer des freins, ou au contraire, favoriser l’intention de se vacciner : les normes sociales, les traditions, la culture du patient, les habitudes du patient, le coût, le temps disponible etc.
Par ailleurs, tout être humain, pour faire face à l’incertitude constante, développe un certain nombre de “raccourcis mentaux” pouvant inconsciemment biaiser son jugement. Par exemple : [6]
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L'individu tend à se laisser guider par ses émotions (dont la peur ou la colère), car ses émotions sont des alarmes pour l'individu d’un risque potentiel ;
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L’individu se concentre davantage sur les risques que sur les avantages (c’est-à-dire qu’il va davantage chercher à éviter un potentiel effet indésirable qu’à obtenir la protection d’un vaccin).
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L’individu croit davantage les messages qui supportent sa conviction initiale, même s’ils sont erronés ;
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L’individu tend à prendre des décisions en fonction des événements qui leur viennent immédiatement en tête (par exemple, des événements discutés récemment dans les médias).
Les facteurs externes
L’information issue des campagnes d’information, des médias, d’internet ou de l'entourage influence la perception des bénéfices et des risques liés à la vaccination, et donc la prise de décision finale.[3][5]
L’hésitation vaccinale
Définition
L’hésitation vaccinale est définie par le SAGE (Groupe Stratégique Consultatif d’Experts sur la vaccination de l’OMS) comme un retard dans l’acceptation ou le refus des vaccins malgré la disponibilité des services de vaccination.[6]
D’après les preuves examinées par le groupe de travail de l’OMS, tous les facteurs décrits ci-dessus (perception du risques, normes culturelles ou sociales etc.) peuvent conduire à une réticence à la vaccination. Il s’agit donc d’un phénomène complexe et multiple. Les raisons de l’hésitation vaccinale s’articulent autour de 3 grandes catégories : [6]
-
“La complaisance” : correspond au fait que le risque perçu de la maladie est faible et que la vaccination n’est pas considérée comme une action préventive nécessaire. Cette complaisance augmente si d’autres priorités de santé ou de vie semblent plus importantes pour l’individu.
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“Les commodités” : correspond aux limites liées aux capacités physiques, cognitives, géographiques, économiques des individus ou à la disponibilité des services de vaccination.
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“Le manque de confiance” envers l’efficacité et la sécurité des vaccins, le système qui les fournit, les vaccinateurs, la politique du pays, les industries pharmaceutiques etc.
Plusieurs modèles pour catégoriser les individus hésitant à se faire vacciner ont été réalisés. Ce qui ressort principalement, c’est que ces individus constituent un groupe très hétérogène, avec un continuum allant du refus complet de tout vaccin à la demande active de vaccination.[4]
Un phénomène grandissant
L’hésitation vaccinale est un phénomène grandissant depuis le début du XXIe siècle. Elle s’inscrit dans un contexte français où se sont succédées depuis plus de 20 ans de multiples crises sanitaires ayant affaibli la crédibilité des autorités sanitaires (affaire du sang contaminé, vache folle, Médiator), ainsi que des polémiques au sujet de la vaccination (l’hépatite B en 1998, la grippe A(H1N1) en 2009, le papillomavirus en 2013 dans une moindre mesure). Ces controverses ont sans doute contribué à remettre en doute l’innocuité des vaccins en France.[7][8]
Selon l’enquête “Baromètre Santé” de 2019 réalisée par Santé Publique France, 24.2% des 18-75 ans interrogés sont défavorables à la vaccination en général alors qu’ils n’étaient que 8.5% en 2000. Cependant, depuis 2020, l'adhésion semble s'améliorer : pour la première fois depuis 2010, plus d'un tiers de la population se dit très favorable à la vaccination. Dans l'ensemble, 80% de la population se dit globalement favorable. [8],[10]
L’impact des diverses controverses sur la vaccination peut être majeur. Une chute importante de l'adhésion à la vaccination a été constatée en 2010 suite à la polémique sur la vaccination contre la grippe pandémique A(H1N1) : 38.2% s’étaient prononcés de manière défavorable à la vaccination en général. [9]
Il est intéressant de constater que certains vaccins recueillent davantage d’opinions défavorables que d’autres. En 2016, le vaccin contre la grippe saisonnière est en tête (15.4%), puis vient celui contre l’hépatite B (13.0%) et contre HPV (5.8%). Il s’agit de vaccins plus ou moins associés à des polémiques récentes. En revanche, le DTP, le ROR et le BCG suscitent peu d’avis défavorables (<2%). [9]
De même, l'opinion des français à l'égard de l'extension vaccinale des 11 vaccinations a été suivie. Elle est passée de 49% de personnes favorables en novembre 2017 à 66% en novembre 2020. [10]
Parmi les raisons évoquées par les personnes pas totalement convaincues par l’obligation vaccinale des jeunes enfants, les réticences exprimées en novembre 2020 restent similaires à celles de 2019. Elles s'organisent en trois types d'arguments principaux :
- En premier lieu, les « inconnues sur les effets des vaccins », réelles ou supposées : ce doute ou ce manque de certitudes ou d’informations est ainsi cité par 39 % des publics peu ou pas favorables à l’obligation ;
- En second lieu, un positionnement lié au souhait de promouvoir « la liberté de choix individuelle », plutôt que l’obligation, est citée par 31 % de ces publics ;
- Enfin, les « effets secondaires » des vaccins inquiètent 32 % de ces publics.
En retrait par rapport à 2019, l’idée selon laquelle « c’est l’industrie pharmaceutique qui pousse à la vaccination obligatoire » reste toutefois un argument exprimé par un quart des publics peu ou pas favorables à l’obligation vaccinale (24 % de citations, en baisse de 9 points).
À noter enfin que la préférence pour les médecines dites « alternatives » en lieu et place de la vaccination, ou le refus de l’obligation en raison de convictions religieuses, restent des arguments extrêmement minoritaires, n’étant cités que par respectivement 9 % et 3 % de ces publics. [10]Celle-ci n’est pas propre à la France. Selon une enquête menée auprès de 65.000 personnes dans 67 pays différents, l’hésitation vaccinale est grandissante et touche désormais l’ensemble des pays.[7]
L’hésitation vaccinale dans le monde (issu d’un document de la cour des comptes disponible en ligne) : [7]
Les polémiques et leurs impacts
Une polémique peut naître de petits événements amenant à une situation de crise. L’OMS parle “d’amplification sociale du risque”. Le principe de base est qu’à chaque fois que l’information est reprise (par une personne ou un média), des processus psychologiques, sociaux, culturelles ou institutionnelles modifient cette information. Celle-ci ne dépend plus uniquement des faits initiaux. Cela peut amplifier ou atténuer la perception que vont avoir les individus sur le risque de l’évènement en question. Les individus vont alors modifier leur comportement en conséquence, ce qui va encore plus impacter les autres individus sur leur perception du risque. Cela peut s’amplifier jusqu’à provoquer une situation de panique. [6]
Cette amplification est plus fréquente en cas d’informations négatives. En effet, celles-ci attirent davantage l’attention que les informations positives. Des études ont même montré que des informations négatives sont généralement perçues comme plus crédibles (les informations positives étant suspectées de servir un intérêt personnel). Par exemple, l’information négative “un enfant est décédé” va davantage attirer l’attention et être perçue comme crédible qu’une information rassurante tel que “le vaccin est sans risque et ne cause pas de décès”.[6]
Les groupes anti-vaccins, relayant largement ces risques, contribuent à la baisse d’observance de la vaccination. Les principales conséquences de ces évènements est la survenue d’épidémies de maladies dont l’incidence avait nettement diminué.[1] On peut citer par exemple :
- Le refus de certains parents britanniques de vacciner leurs enfants dans les années 1970-80 contre la coqueluche, à la suite d'un rapport de 1974 faisant état de 36 réactions neurologiques au vaccin à cellule entière. L’adhésion à la vaccination a chuté de 81% en 1974 à 31% en 1980, responsable de flambées de coqueluches au Royaume-Uni.[1]
- Le cas du vaccin ROR : à la suite des publications du Dr Wakefield (1998), alléguant que le vaccin ROR était lié au développement de l’autisme chez les jeunes enfants (voir autisme et ROR), la couverture vaccinale a diminué au Royaume-Uni, passant de 92% en 1996 à 84% en 2002. La persistance du mythe a engendré des épidémies de rougeole. La rougeole a été déclarée endémique en 2008 pour la première fois depuis 14 ans.[1] L’impact de cette polémique a été mondial, avec la survenue d’épidémies dans de nombreux pays comme aux Etats-Unis (épidémie à Disneyland en Californie) et en France.[1] (voir la rougeole)
L’OMS a rédigé un guide d’aide aux institutions afin de maintenir la relation de confiance en cas d’évènement à risque de provoquer une polémique. Plusieurs étapes d’action sont ainsi proposées comme : [6]
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Réunir et coordonner immédiatement les différents groupes de travail , ministères, institutions, experts sur la vaccination et centres de communication sur la santé.
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S’informer sur l'événement en cours : analyser si la situation est à risque d’avoir un impact sur la confiance de la population et communiquer en fonction de ce risque.
-
Communiquer auprès du grand public, de manière fiable et honnête, sur les faits rassurants mais également sur les incertitudes et les éléments mis en place pour les réduire.
Sources
Revues narratives
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Hussain A, Ali S, Ahmed M, Hussain S. The Anti-vaccination Movement: A Regression in Modern Medicine. Cureus. 3 juill 2018;10(7):e2919.
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Tafuri S, Gallone MS, Cappelli MG, Martinelli D, Prato R, Germinario C. Addressing the anti-vaccination movement and the role of HCWs. Vaccine. 27 août 2014;32(38):4860‑5.
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Betsch C. Innovations in communication: the Internet and the psychology of vaccination decisions. Euro Surveill. 28 avr 2011;16(17).
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Dubé E, Laberge C, Guay M, Bramadat P, Roy R, Bettinger J. Vaccine hesitancy: an overview. Hum Vaccin Immunother. août 2013;9(8):1763‑73.
Littérature grise
-
OMS | Vaccination [Internet]. WHO. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.who.int/fr
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Vaccination and trust: How concerns arise and the role of communication in mitigating crises. :50. Disponible sur : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0004/329647/Vaccines-and-trust.PDF
-
06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/06-politique-vaccinale-Tome-1.pdf
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Baromètre santé 2016 [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/barometres-de-sante-publique-france/barometre-sante-2016
-
Dossier-Pedagogique-Obligation-vaccinale070717.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://cmpmu.fr/wp-content/uploads/2019/11/RaisonsObligationsvaccinalesCDebuisson.pdf
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Ministère des Solidarités et de la Santé [En ligne]. [cité le 29 mai 2022]. Disponible : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_obligations_vaccinales_-_2021.pdf?fbclid=IwAR2NEJmd7LABdIjCdt-iD91IDlofNk-nDQ2CikyD2TxvOpqQcQz1lG4fzKE
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