Zona

                          

AGENT PATHOGÈNE
SYMPTÔMES ET GRAVITÉ
EPIDÉMIOLOGIE
COUVERTURE VACCINALE

            

AGENT PATHOGÈNE              

Le zona est une dermatose virale fréquente, provoquée par un herpès virus appelé VZV (Varicelle-Zoster Virus) de la famille des herpes viridae. [2]

La varicelle est la primo-infection par le VZV. Ce virus peut alors persister après l’infection à l'intérieur des ganglions nerveux, et se réactiver à l’occasion d’une baisse de l’immunité cellulaire, provoquant ainsi un épisode de zona.[1]

Si la physiopathologie n’est pas bien connue, certains facteurs de risque de récurrence ont été mis en évidence : l’âge avancé, l’immunodépression, l’exposition intra-utérine au VZV et la primo infection (soit la varicelle) avant l’âge de 18 mois.[5]

Selon l'OMS, certaines données appuient l’hypothèse selon laquelle l’exposition de la population au virus naturellement circulant peut limiter la survenue d’un zona par un renforcement exogène de l’immunité, même si cette considération n’est pas valable pour tous et dans toutes les situations.  [6]

Le risque d’être atteint de la varicelle au cours d’une vie est très élevé (environ 95 %) et celui de subir au moins une réactivation du virus (zona) est de l'ordre de 15 à 20 %.[1]

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SYMPTÔMES ET GRAVITÉ

                   

Symptômes

La réactivation du VZV se traduit par une dermatose douloureuse à type de vésicules groupées en "bouquet" suivies de lésions croûteuses à J7, évoluant en plusieurs poussées. Elle peut être précédée de sensations de brûlures, d’hypo ou hyperesthésie quelques jours avant. L’éruption reste limitée au dermatome correspondant au ganglion sensitif dans lequel a eu lieu la réactivation du virus. Une fébricule peut accompagner la dermatose.

Près de 90% des zonas guérissent sans séquelle, avec une durée des lésions d’environ 2 à 3 semaines chez un individu immunocompétent. [8]

Les localisations sont très variables, mais on retrouve parmi les plus fréquentes les suivantes : thoraciques (en hémiceinture) (56%), céphaliques (14%), cervicales (11.5%), lombaires (12%), sacrées (4.5%), ophtalmiques (5%).  [2]

          

Gravité

La gravité de la maladie est liée : d'une part à ses complications (douleurs post-zostériennes), d'autre part à sa localisation (ophtalmique) ou encore selon le terrain à risque sur laquelle elle survient.

Les principales complications sont les douleurs post-zostériennes (ou névralgies post-zostériennes). Il s’agit de douleurs neuropathiques chroniques, localisées aux territoires atteints initialement, qui persistent après la phase aiguë, parfois pendant plus d’un an. Elles sont très pénibles et invalidantes, provoquant des troubles du sommeil, une anorexie ou une altération de la qualité de vie. Elles s’observent dans 30.5 % des cas de zona pour un critère de durée de 30 jours et 12.5% des cas pour un critère de durée supérieur à 90 jours. 

On constate une augmentation de la fréquence des douleurs post-zostériennes avec l’âge : entre 60 et 64 ans, 5.9 % des cas de zona développent des douleurs post-zostériennes contre 22 % des cas après 75 ans. [2]

 

La gravité de l'affection provient également de sa localisation, pouvant être source de complications : [8]

  • Le zona ophtalmique (atteinte du dermatome de la 1ère branche du nerf trijumeau) :  l'atteinte de la branche nasale peut provoquer des kératites, iridocyclites ou paralysies oculomotrices à l’origine de séquelles visuelles graves et irréversibles. [7] Il représente 5% des zonas.

  • Le zona auriculaire (zone de Ramsey-Hunt par atteinte du ganglion géniculé) : il peut être à l'origine de douleurs, acouphènes, baisse de l'audition ou paralysie faciale.

  • Le zona bucco-pharyngé : il peut être responsable d'une gêne alimentaire.

  • Le zona génital : il peut entraîner une rétention aiguë d'urine.

 

Chez les patients immunodéprimés, le zona peut se disséminer et causer des lésions cutanées généralisées et des atteintes hépatiques, pulmonaires ou du système nerveux central.

D'autres complications neurologiques existent mais restent exceptionnelles : myélite, encéphalite et paralysie oculomotrice. [7]

 

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EPIDEMIOLOGIE

Une surveillance en France a été mise en place depuis 2004 par le réseau Sentinelle de l’Inserm. [2]

              

En France

En 2020, le taux d’incidence des cas de zona vu en consultation de médecine générale était de 369 cas pour 1000 habitants, soit environ 242 871 cas annuels en France. L’âge médian est de 63 ans. [9]

L’incidence, tout comme la gravité, augmente avec l’âge, notamment après 50 ans, en corrélation avec le déclin lié à l’âge de l’immunité à médiation cellulaire [2] :

  • Moins de 50 ans : 2 zonas pour 1000 individus [IC 95 % : 0.8-3.1].

  • De 50 à 69 ans : 5.6 pour 1000  [IC 95 % : 2.0-9.2] soit 21 % des cas de Zona.

  • Après 69 ans : 10.7 pour 1000 chez les plus de 69 ans [IC 95 % : 4.1-10.4] soit 44% des cas de Zona.

Ainsi en EHPAD, l’incidence est de 8.9 cas pour 1000 lits chaque année.

Cela permet d’estimer que 20 % de la population pourrait avoir au moins un zona au cours de la vie, et que 50 % des personnes âgées de 85 ans auront fait au moins un épisode de zona. [5][6]

 

Dans le monde

Aux États-Unis : on estime à environ 500 000 à 1 million de cas de zona apparaissent chaque année, avec un risque d’au moins 32% de faire un zona au cours de la vie. Ce risque atteint également 50% chez les individus vivant jusqu'à 85 ans. Pour exemple, en 2004, ont été comptabilisés environ 555 000 cas de zona et 69 600 cas de douleurs post-zostériennes.  

En Grande-Bretagne, tous âges confondus, on recense 1.3 à 8.4 cas pour 1000 habitants, soit environ 250 000 cas annuels.

Il n’y a pas de données disponibles concernant les pays en voie de développement.

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COUVERTURE VACCINALE

       

Le vaccin disponible en France (Zostavax®) est un vaccin vivant atténué qui a obtenu l’AMM en 2006 pour la prévention du zona et des douleurs post-zostériennes chez les plus de 50 ans.

Il a été ajouté au calendrier vaccinal seulement depuis 2016, et concerne les personnes âgées de 65 ans à 74 ans révolus non immunodéprimées.

Dans le monde, la vaccination systématique contre le zona n’a été introduite que dans peu de pays.

Il n’y a pas de données actuellement disponibles sur la couverture vaccinale.

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=> Voir l'efficacité du vaccin contre le zona

                            

Sources 

Littérature grise

  1. Varicelle : Santé publique France publie un point d’actualité au 27 mars 2017 [Internet]. [cité 13 avr 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2017/varicelle-sante-publique-france-publie-un-point-d-actualite-au-27-mars-2017

  2. GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_le_zona.pdf [Internet]. [cité 13 avril 2022] . Disponible sur: http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_le_zona.pdf

  3. zona [Internet]. [cité 13 avril 2022] . Disponible sur: http://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/zona

  4. vaccination contre le zona recommandée de 65 à ... - MesVaccins.net [Internet]. [cité 13 avril 2022].  Disponible sur: https://www.mesvaccins.net/web/news/4961-la-vaccination-contre-le-zona-recommandee-de-65-a-79-ans

  5. varicella.pdf [Internet]. [cité 13 avril 2022] . Disponible sur: https://www.cdc.gov/vaccines/pubs/pinkbook/downloads/varicella.pdf

  6. wer8925.pdf [Internet]. [cité 13 avril 2022] . Disponible sur: http://www.who.int/wer/2014/wer8925.pdf

  7. ecn-2018-ue6-164-nb.pdf [Internet]. [cité 13 avril 2022] . Disponible sur: http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/formation/ecn-pilly-2018/ecn-2018-ue6-164-nb.pdf

  8. Le zona ou la réactivation du virus de la varicelle [Internet]. [cité 13 avril 2022]. Disponible sur: https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/zona/reconnaitre-zona

  9. Catu E. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). In: Cardoso LC, Martinière G, éditeurs. France-Brésil : vingt ans de coopération [Internet]. Éditions de l’IHEAL; 1989 [cité 13 avr 2022]. p. 162‑6. Disponible sur:https://www.sentiweb.fr/document/5361