Oreillons
L'AGENT PATHOGÈNE
SYMPTÔMES ET GRAVITÉ
EPIDÉMIOLOGIE
COUVERTURE VACCINALE
Agent pathogène
Les oreillons sont une maladie infantile (avec un pic d'incidence de 5 à 9 ans) due à un paramyxovirus. Le réservoir est strictement humain. La transmission du virus ourlien se fait par voie aérienne par inhalation de gouttelettes de salive. La contagiosité est importante et l'isolement inefficace. Les épidémies sévissent surtout dans les collectivités. La durée d'incubation varie entre 14 et 21 jours.[2] Des réinfections peuvent se produire après une infection naturelle ou après la vaccination.[8] Il n'existe pas de traitement spécifique contre les oreillons. [5], [8]
Symptômes et gravité
Symptômes
Après une phase prodromale peu spécifique et inconstante (fièvre, myalgie, anorexie, malaise, céphalée), l’expression clinique la plus fréquente est une parotidite unilatérale (25% des parotidites) ou bilatérale généralement fébrile qui dure de 2 à 10 jours. Ils touchent également les glandes sous mandibulaires et sublinguales dans 10% des cas. L’infection est asymptomatique dans 20 à 30 % des cas. Au bout d’une semaine environ, la fièvre et la parotidite disparaissent, et sauf complication, la guérison est complète.[2], [8] Le sujet infecté, même asymptomatique, est contagieux 3 à 6 jours avant et 6 à 9 jours après l’atteinte parotidienne.[2], [3]
Gravité
Les complications des oreillons sont :[7], [8]
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La méningite ourlienne (la complication la plus fréquente) : elle survient dans 5 % des cas.
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Les encéphalites ourliennes (0.02 à 0.3% des cas) : elles sont rares et en général de bon pronostic. Cependant, elles peuvent laisser des séquelles irréversibles (paralysie, crises convulsives, hydrocéphalie, etc.).
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Le décès : très rare, 1 cas sur 10 000.
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La surdité vraie est rare (5 pour 100 000), mais des surdités transitoires s’observent dans 4 % des cas.
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Les complications glandulaires :
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La pancréatite aiguë survient dans 4% des cas (l'hypothèse d'une augmentation du risque de diabète de type 1 n'est pas établie).
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L'atteinte ovarienne et la mastite sont rares.
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L'orchite ne se voit qu'après la puberté (20% des cas d'oreillons étaient contractés après la puberté, avant la mise en place de la vaccination). L'atteinte est unilatérale dans 75% des cas et persiste 1 à 2 semaines. Elle peut aboutir à une atrophie testiculaire unilatérale dans 6% des cas. Les atteintes bilatérales peuvent donner des anomalies du spermogramme dans 25% des cas. La stérilité après une infection ourlienne chez l'adolescent est très rare. [5], [9]
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L'augmentation des avortements spontanés et des morts in utero, ainsi que des malformations congénitales en cas d'infection pendant la grossesse n'est pas clairement démontrée.[3]
Les oreillons qui surviennent chez l'adulte (10% des cas) donnent une forme plus prolongée et plus souvent compliquée. [2]
Epidémiologie
En France
Avant l’introduction du vaccin en France (en 1983), on évaluait les oreillons à plusieurs centaines de milliers de cas par an. La surveillance des oreillons en France est assurée par le réseau Sentinelles depuis 1986, et les complications neuroméningées ont été suivies par le réseau Epivir de 1983 à 1992.[2] L’incidence estimée en 1986 était de 859 cas pour 100 000 habitants.[2]
En 2017, l'incidence des oreillons était estimée à 6 pour 100 000. L’âge médian des cas est passé de 5 ans en 1986 à 15.5 ans en 2017.. Le statut vaccinal des cas diffère de manière très significative entre les deux périodes (en 2006, 98 % des cas n’étaient pas vaccinés ; alors qu’en 2011, 69 % des cas étaient vaccinés pouvant signifier que la durée protectrice vaccinale est limitée dans le temps). (Voir la page Epidémiologie vaccinale) Actuellement, les données du réseau Sentinelles sont en faveur d’une circulation très faible du virus. Toutefois plusieurs petits foyers épidémiques (principalement dans des communautés d'adolescents et de jeunes adultes) ont été signalés ces dernières années, témoignant d’une intensification de la circulation du virus.[2]
L'OMS prévient qu'« une couverture vaccinale infantile insuffisante contre les oreillons peut entraîner un glissement épidémiologique de l’incidence de cette maladie vers des classes d’âge plus élevées, susceptible de conduire à des taux de morbidité grave et de complications plus importants que ceux enregistrés avant l’introduction de la vaccination à grande échelle. Par conséquent, le fait d’introduire la vaccination anti-ourlienne dans un programme national de vaccination impose de chercher à lutter efficacement contre la maladie. »[8] (Voir la page Epidémies récentes d'oreillons)
Dans le monde
L'OMS rapporte 169 799 cas d'oreillons dans le monde en 2019, nombre très bas en comparaison aux années précédentes, possiblement dû au contexte de pandémie et à la généralisation des gestes barrière. En effet, l’OMS recensait plus de 500 000 cas par an de 2016 à 2018.[1] L'OMS estime que l’incidence annuelle des oreillons en l’absence de vaccination est comprise entre 100 et 1000 cas pour 100 000 habitants, avec des pics épidémiques tous les 2 à 5 ans.[8]
Couverture vaccinale
En France
En 2018, 90.9% des enfants de 2 ans ont reçu une dose de vaccin contre les oreillons et 83.4% ont reçu deux doses.[6]
Dans le monde
Il n'y a pas de données concernant la couverture vaccinale mondiale ; cependant 122 pays ont introduit la vaccination contre les oreillons en 2019.[4]
=> Voir l'efficacité du vaccin contre les oreillons
Sources
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gs_gloprofile.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/data/gs_gloprofile.pdf
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GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_les_oreillons.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_des_vaccinations_edition_2012.pdf
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Mumps | For Healthcare Providers | CDC [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.cdc.gov/mumps/hcp.html
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OMS | Couverture vaccinale [Internet]. WHO. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs378/fr/
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oreillons [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/oreillons
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Données de couverture vaccinale rougeole, rubéole, oreillons par groupe d’âge [Internet]. [cité 25 avr 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/vaccination/articles/donnees-de-couverture-vaccinale-rougeole-rubeole-oreillons-par-groupe-d-age
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BSP_nat_vaccination_180521.pdf [Internet]. [cité 25 avr 2022]. Disponible sur: https://professionnels.vaccination-info-service.fr/var/vis/storage/original/application/download/BSP_nat_vaccination_180521.pdf#:~:text=Chez%20les%20enfants%20n%C3%A9s%20entre%20janvier%20et%20mars%202019%20et,points%20entre%202017%20et%202019.
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wer8207mumps_Feb07_position_paper.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/wer8207mumps_Feb07_position_paper.pdf?ua=1
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HCSP. Cas groupés d’oreillons en collectivité : conduite à tenir [Internet]. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique; 2013 juill. Disponible sur: http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=364