Hépatite B
LE PATHOGÈNE
SYMPTÔMES ET GRAVITÉ
EPIDÉMIOLOGIE
COUVERTURE VACCINALE
Le pathogène
Le virus de l’hépatite B est un virus enveloppé à ADN double brin appartenant à la famille des Hepadnaviridae. Il se réplique dans les hépatocytes.[1] L'Homme est le seul réservoir du VHB.[8] La période d’incubation de l’hépatite B varie de 45 à 180 jours, avec une moyenne située entre 60 et 90 jours.[6] L’hépatite B est extrêmement contagieuse : le virus de l’hépatite B est 50 à 100 fois plus infectieux que celui du SIDA. [3][6]
Il existe différents modes de contamination :[4]
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Les relations sexuelles non protégées (via les liquides et sécrétions biologiques) ;
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Les injections (toxicomanie, transfusion à risque) ou le contact avec le sang lié aux pratiques médicales (chirurgie, prise de sang, etc.)
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La réalisation d’un tatouage ou d’un piercing avec du matériel contaminé ;
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La transmission mère-enfant lors de l'accouchement ;
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Plus rarement, par le partage d’objets de toilette (brosses à dents, coupe-ongles, rasoirs…) contaminés par des gouttelettes de sang ;
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Le mode de contamination par le VHB demeure inconnu dans près de 30 % des cas.
La réponse immunitaire face à une infection par le virus de l'hépatite B peut être de 4 types :[1]
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Forte, correspondant au tableau d'hépatite aiguë. Dans 1% des cas l'hépatite est fulminante.
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Faible et adaptée, correspondant à une infection asymptomatique. L'infection évolue alors vers la guérison.
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Faible et inadaptée, correspondant au tableau d'hépatite chronique (5 à 10% chez l'adulte, mais plus de 90% chez le nouveau né).
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Nulle, correspondant au portage chronique asymptomatique.
Symptômes et gravité
L'hépatite B aiguë
L’hépatite B aiguë est souvent asymptomatique ou provoque un syndrome grippal (perte d’appétit et troubles digestifs, nausées, vomissements, fatigue, fièvre) parfois associé à des symptômes caractéristiques d’une inflammation aiguë du foie (ictère, urines foncées, selles décolorées, hépatalgies). Dans plus de 90% des cas, l'hépatite B guérit spontanément en quelques semaines. Très rarement, elle peut évoluer vers une hépatite fulminante (< 1%) avec une mortalité > 80% en l'absence de greffe.[3][6]
L'hépatite B chronique
Chez l’adulte, l’hépatite B aiguë devient une infection chronique dans 5 à 10% des cas. Ces porteurs chroniques sont parfois asymptomatiques alors qu’ils sont susceptibles de contaminer leur entourage.[6] Ce passage à la forme chronique est d'autant plus fréquent chez le nourrisson en cas de transmission mère-enfant lors de l'accouchement car l'hépatite B évolue vers une forme chronique dans plus de 90% des cas.[3][8]
L’hépatite B chronique évolue souvent en quelques années en cirrhose dans 10 à 20% des cas (incidence cumulée à 5 ans variant de 8 à 20%) avec un risque de carcinome hépatocellulaire (risque de 3 à 5% par an). On retrouve également un risque de carcinome hépatocellulaire même en l’absence de cirrhose. [1], [3]
Epidémiologie
Les zones endémiques se distinguent en fonction de la prévalence du portage de l'antigène Hbs :[1][3]
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Zone de basse endémie (AgHBs < 2 %) : Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie. L’infection survient surtout chez les adolescents et les adultes jeunes ;
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Zone de moyenne endémie (AgHBs : 2 à 7 %) : Europe de l’Est, Russie, bassin méditerranéen, Moyen-Orient, zone Caraïbe, Amérique du Sud. L’infection survient chez les adultes jeunes, les adolescents et les enfants ;
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Zone de haute endémie (AgHBs : 8 à 15 %) : Afrique tropicale, Asie du Sud-Est, Chine. L’infection survient surtout chez les nouveau-nés et les enfants.
En France
En France, on estime que près de 280 000 personnes sont porteuses d’une hépatite B chronique (dont 45% l'ignorent) et que, chaque année, près de 1 500 décès sont liés à l’hépatite B.[4] En 2016, la prévalence de l'hépatite B chronique a été estimée à 0,30 % [IC 95 % : 0,3-0,70], correspondant à 135 706 personnes [58 224-313 960] dans la population de 18-75 ans en France métropolitaine.[3] Il est estimé que 9% des porteurs chroniques seraient également co-infectés par le VIH.[6]
L'hépatite B est une maladie à déclaration obligatoire (mesure réintroduite depuis 2003).[1] L'incidence des cas symptomatiques était de 1/100 000 en 2005 [IC 95% : 0.92 à 1.14] alors qu'elle était de 6/100 000 habitants en 1996 [IC 95% : 2 à 12]. [3]
Dans le monde
Il est estimé que 2 milliards de personnes ont été infectées par le virus, dont plus de 250 millions sont des porteurs chroniques. Les porteurs chroniques sont exposés à un risque élevé de décès (par cirrhose ou cancer) estimé à environ un million de morts chaque année. [1], [6]
Dans la plupart des pays en développement (en Afrique subsaharienne, dans une grande partie de l’Asie et dans le Pacifique), les porteurs chroniques représentent 8% à 15 % de la population. Dans ces régions, le cancer du foie causé par l’hépatite B figure parmi les trois premières causes de décès par cancer chez l’homme.[6]
Couverture vaccinale
En France
Il est estimé que 90,5% des enfants ont reçu les 3 doses du vaccin contre l'hépatite B à 24 mois en 2019, contre 27.5% en 1998. La couverture vaccinale des enfants de 11 ans en 2014-2015 est plus faible et s'élève à 45.9% [IC 95% : 43.8 à 47.9%]. [5]
Dans le monde
L'OMS estime que 85% de la population a reçu 3 injections du vaccin contre l'hépatite B en 2019. La vaccination contre l’hépatite B pour les nourrissons est inscrite dans le calendrier vaccinal de 189 pays en 2019. Concernant la vaccination néonatale, la couverture vaccinale est de 43% avec 109 pays ayant introduit l'administration d'une dose de vaccin aux nouveau-nés dans les 24h suivant la naissance en 2016.[2], [7]
=> Voir l'efficacité du vaccin contre l'hépatite B
Sources
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ecn-2018-ue6-163-nb.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur:https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/formation/ecn-pilly-2020/ecn-2020-ue6-163-nb.pdf
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calendrier_vaccinal_090721.pdf [Internet]. [cité 14 avr 2022]. Disponible sur: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_090721.pdf
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SPF. Prévalence des hépatites chroniques C et B, et antécédents de dépistage en population générale en 2016 : contribution à une nouvelle stratégie de dépistage, Baromètre de Santé publique France-BaroTest. [Internet]. [cité 14 avr 2022]. Disponible sur:https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/hepatites-virales/hepatite-c/documents/article/prevalence-des-hepatites-chroniques-c-et-b-et-antecedents-de-depistage-en-population-generale-en-2016-contribution-a-une-nouvelle-strategie-de-d
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hépatite B [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/hepatite-B
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Hépatite B / Données / Couverture vaccinale / Maladies à prévention vaccinale / Maladies infectieuses / Dossiers thématiques / Accueil [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-prevention-vaccinale/Couverture-vaccinale/Donnees/Hepatite-B
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Hépatites virales : informations et traitements - Institut Pasteur [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/hepatites-virales
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OMS | Couverture vaccinale [Internet]. WHO. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs378/fr/
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Hépatite B [Internet]. [cité 14 avr 2022]. Disponible sur: https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/hepatitis-b