Coqueluche

                      

LE PATHOGÈNE
SYMPTÔMES ET GRAVITÉ
EPIDÉMIOLOGIE
COUVERTURE VACCINALE

                 

Le pathogène

                                        

La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne, d’évolution longue et très contagieuse. Deux bactéries du genre des Bordetella sont responsables des syndromes coquelucheux chez l’être humain : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Actuellement les populations particulièrement concernées par cette pathologie sont les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (protection maternelle très brève et vaccination efficace à partir de la 2ème injection) et les adolescents-adultes dont la protection immunitaire n'est pas suffisante (couverture vaccinale non optimale, absence de souche circulante).[5] La maladie coquelucheuse ne confère pas une immunité à vie (environ 10 à 15 ans). Il est donc possible de la contracter plusieurs fois dans sa vie (surtout dans les pays où la bactérie circule moins grâce à la vaccination).[1], [2]

La coqueluche est une toxi-infection : la bactérie produit le long de l'appareil respiratoire des facteurs de virulence, dont la toxine pertussique à tropisme respiratoire et neurologique, qui engendre une nécrose des cellules ciliées bronchiques.

Coqueluche contaminateur

L'incubation dure de 7 à 10 jours.[2] La contagiosité est maximale au début de l'infection. Elle persiste en diminuant pendant 3 semaines. Le taux de reproduction de base R0 est de 15 à 17.[5]

La contamination est interhumaine, par voie aérienne via des gouttelettes de salives émises lors des épisodes de toux par des personnes infectées (entre enfants dans les pays sans vaccination recommandée ; et d'adultes à nourrissons dans les pays recommandant la vaccination). La transmission s'effectue essentiellement dans la famille ou dans les collectivités.[5]

Les dernières études rapportent que les principales sources de contamination pour la coqueluche pour le nourrisson sont les parents et l'entourage familial.[1] 

Les cas de coqueluche chez les adultes s'expliquent par le changement épidémiologique de l'âge des sujets infectés dans les pays avec une bonne couverture vaccinale. Les adolescents et les adultes développent la coqueluche du fait de la perte à moyen terme de la protection vaccinale (durée de protection de 12 ans environ) et de l'absence de contact avec la bactérie qui provoquerait un rappel immunitaire (lié à la bonne couverture vaccinale). De plus, ces cas à l'âge adulte sont plus difficiles à repérer car moins typiques que l'infection du nourrisson.

Les données recueillies indiquent que les souches de B. Pertussis ont évolué entre l'ère pré-vaccinale et l'ère post-vaccinale, avec une modification du patrimoine génétique de la bactérie concernant les facteurs de virulence. Cependant, même si l'immunité pourrait théoriquement diminuer, il n'a pas été constaté de variation importante de l'efficacité des vaccins acellulaires sur le terrain malgré cette dérive antigénique. [11]

                                     

                                                     

symptômes et gravité

                                          

coqueluche clinique

Symptômes

La coqueluche clinique typique se caractérise par trois phases :

  • Une phase d’incubation asymptomatique de 7 à 10 jours, suivie d'une phase catarrhale avec une rhinorrhée atypique de 1 à 2 semaines environ ;

  • Une phase paroxystique qui se caractérise par une toux persistante de plus de 7 jours, sans fièvre dans la majorité des cas ; avec quintes épuisantes et répétées, associées à une reprise inspiratoire difficile, des apnées, des accès de cyanose, ou encore des vomissements survenant après les quintes. Cette phase dure de 3 à 8 semaines. Chez les adolescents et adultes une recrudescence nocturne est observée dans la majorité des cas ;

  • Enfin la phase de convalescence qui peut durer de 4 à 12 semaines.  [2], [3], [4]

La coqueluche de l'adolescent et de l'adulte est moins typique.

                                         

Gravité

Elle est particulièrement sévère, voire mortelle, pour les nourrissons de moins de 6 mois et les personnes à risque telles les femmes enceintes et les personnes âgées. Les complications de la coqueluche sont essentiellement pulmonaires : quintes asphyxiantes, apnées, atélectasies par obstruction bronchique, surinfections broncho-pulmonaires.

Chez les jeunes enfants, les complications majeures sont des pneumopathies ou des affections neurologiques (crises convulsives, encéphalites).[3] Les quintes de toux chez les nourrissons de moins de 3 mois sont mal tolérées sur les plans : cardiorespiratoire (accès de cyanose, apnée, bradycardie), neurologique (malaise grave, trouble de conscience, convulsion) et digestif (vomissement, déshydratation et dénutrition). En 2001, la coqueluche restait la première cause de mortalité par infection bactérienne chez les enfants de moins de 3 mois.[9]

La coqueluche maligne touche principalement le nourrisson âgé de moins de 3 mois. Elle se définit par une tachycardie importante permanente, une dyspnée avec insuffisance respiratoire précoce, une atteinte neurologique (encéphalopathie coquelucheuse : état de mal convulsif, troubles sensoriels et moteurs séquellaires), suivie d'une défaillance multi viscérale. Elle est mortelle dans 1/3 des cas et 1/3 restent séquellaires.[1]

                                                                      

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Epidémiologie

                                         

Dans le monde

L'incidence de la coqueluche a diminué dans les pays ayant choisi la vaccination généralisée des jeunes enfants. Ces chiffres sont très sous-estimés car de nombreux pays n'ont pas de système de surveillance.[3], [10] En 2017, l'OMS dénombre 143 963 cas de coqueluche déclarés.[8] Cependant, le nombre réel de cas estimé est de 40 à 60 millions de cas par an, dont 300 000 décès par an, principalement dans les pays en développement. [3] 

Des cycles épidémiques sont enregistrés tous les 2 à 5 ans, même depuis l'introduction de programmes de vaccination efficaces et l'obtention d'une forte couverture vaccinale. [11]

           

En France

coqueluche age

               

Dans les années 1950, il y avait environ 50 à 80 000 cas de coqueluche par an dont 800 à 1000 décès. La morbi-mortalité était très importante pour les enfants de bas âge. L'épidémiologie chez l'adulte n'est pas connue à cette époque, mais probablement très faible car la bactérie étant circulante, les adultes bénéficiaient de rappels réguliers naturels.[1]

La vaccination a été introduite en 1959, avec une amélioration de la couverture vaccinale suite à son association avec le vaccin anti-DTP en 1966. [9]

La France a arrêté la déclaration obligatoire en 1986 et a opté pour une surveillance hospitalière pédiatrique volontaire par le réseau Renacoq en 1996, avec une définition biologique des cas.[2] Les cas groupés doivent être notifiés à l'ARS.[5]

Entre 1996 et 2012, environ 10'000 cas de coqueluche sont survenus chez des nourrissons de moins de 6 mois en France. [4]  Selon le réseau Renacoq en 2015, 128 cas de coqueluche chez les moins de 17 ans ont été déclarés, dont 47 chez des enfants de moins de 6 mois. Parmi ces enfants, 89% ont été hospitalisés et 38% ont été hospitalisés en réanimation ; aucun n'est décédé; 64% n'avaient reçu aucune dose vaccinale ; 56% des contaminateurs étaient leurs parents.[7]

                                          

                                          

Couverture vaccinale

                                     

Dans le monde

Elle est estimée à 85% en 2019 pour les 3 doses.[8] Le vaccin anti-coquelucheux a été inclus dans le programme élargi de vaccination (PEV) depuis sa conception en 1974. [11]

              

En France

En 2019, la proportion de nourrissons ayant reçu au moins 3 doses de vaccins hexavalents incluant l’hépatite B était de 90,5%.[6]

                                  

=> Voir l'efficacité du vaccin contre la coqueluche

               

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Sources

Littérature grise

  1. 2015-prevention-Guiso-vaccin-coqueluche.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/medias/_documents/Prevention/2015-prevention-Guiso-vaccin-coqueluche.pdf

  2. Coqueluche : définition, transmission et symptômes [Internet]. [cité 14 avr 2022]. Disponible sur: https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/coqueluche/definition-transmission-symptomes

  3. Coqueluche [Internet]. Institut Pasteur. 2015 [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/coqueluche

  4. coqueluche [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/coqueluche

  5. Données de couverture vaccinale diphtérie-tétanos, poliomyélite, coqueluche par groupe d’âge [Internet]. [cité 14 avr 2022]. Disponible sur:  https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/vaccination/articles/donnees-de-couverture-vaccinale-diphterie-tetanos-poliomyelite-coqueluche-par-groupe-d-age

  6. Bilan_obligations_vaccinales_-_2021.pdf [Internet]. [cité 20 mai 2022]. Disponible sur: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_obligations_vaccinales_-_2021.pdf

  7. Données épidémiologiques / Coqueluche / Maladies à prévention vaccinale / Maladies infectieuses / Dossiers thématiques / Accueil [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/coqueluche/donnees/#tabs

  8. gs_gloprofile.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/data/gs_gloprofile.pdf

  9. GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_la_coqueluche.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_des_vaccinations_edition_2012.pdf

  10. WHO World Health Organization: Immunization, Vaccines And Biologicals. Vaccine preventable diseases Vaccines monitoring system 2017 Global Summary Reference Time Series: PERTUSSIS [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://apps.who.int/immunization_monitoring/globalsummary/timeseries/tsincidencepertussis.html

  11. wer9035.pdf [Internet]. [cité 25 mai 2022]. Disponible sur: http://www.who.int/wer/2015/wer9035.pdf

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